Illusions perdues intimide d´abord par ses proportions, par l´importance aussi que lui attribuait Balzac lui-m me au sein de La Comédie humaine : ce roman, écrit-il, est l´ uvre capitale dans l´ uvre. Mettant en sc ne écrivains, actrices, libraires et imprimeurs, il propose une analyse cinglante du milieu de la presse - ce cancer qui dévorera peut- tre le pays (Préface de 1839) - et d´un monde o seuls les plus cyniques tirent leur épingle du jeu. Dans ce récit d´un apprentissage, Balzac trace de mani re exemplaire le parcours négatif qui avait été, depuis Chateaubriand, et sera encore, jusqu´ Flaubert et Zola au moins, celui d´un certain XIXe si cle : l´initiation, par la souffrance et l´échec, la dure loi du réel. Pour Lucien de Rubempré, échappé de son Angoumois natal, la le